Marine Duboscq prend un malin plaisir à abstraire l’image de sa dimension mimétique, tout en jouant sur les potentialités du pictural à figurer ce qui pourrait être les limbes d’un univers.

Assumant l’artefact de la couleur (qui ici n’a aucune fonction mimétique), elle laisse affleurer dans les plis et les replis des linéaments serrés de la couleur, l’ouverture à ce moment où le plan du tableau rejoint ce qui pourrait être l’étendue d’un paysage. De même ses formes flottantes dans l’espace coloré de sa peinture sont à la limite de figurer des lâchers de couleurs comme on lâche des ballons dans le ciel.

Mais le ciel, là, n’est plus qu’un tissu de couleurs. Un jour de fête qui serait plutôt une journée de peinture. Ses peintures campent sur la crête qui sépare l’abstraction et la figuration. Son territoire est celui dans lequel la peinture est un champ d’expériences où le jeu combiné du trait et de la couleur peut proposer des ouvertures plurielles.

Philippe Cyroulnik

 

Texte extrait du catalogue de l’exposition Les Rendez-vous du quai, juin 2007.